Pas de canicule en vue au Québec, mais une excellente nouvelle
Il faudra patienter pour les grosses chaleurs. Prévision.
En bref :
Mai se terminerait avec une moyenne de températures au-dessus de la normale;
Pas de grandes chaleurs en vue;
Les températures estivales arriveraient à temps.
Grandes chaleurs absentes
L'été peut démarrer en lion durant le mois de mai. En effet, les poussées de chaleur hâtives ont marqué la fin de quelques printemps ces dernières années. Un aperçu à long terme des températures indique que ce ne sera pas le cas cette année. Est-ce vraiment décevant? Pour bien des gens, les journées à 30 °C ne sont pas souhaitables. Pour ceux qui apprécient ces températures estivales, les nouvelles ne sont pas mauvaises pour autant.
« Les derniers mois de mai ont été surprenants sur le plan de la chaleur au Québec, pas en 2024, affirme Réjean Ouimet, météorologue. De fait, si on a connu des vagues de chaleur hâtives en mai depuis 2021, cette année pourrait se distinguer par son absence de journée à 30 degrés au Québec, peu importe la région. Depuis 2000, un tel phénomène a été assez rare. Ce fut le cas en 2019, en 2008, en 2005 et en 2000. »
Mai plus chaud
Même si le Québec n'a pas connu de véritables températures estivales depuis le début du mois, mai devrait présenter une moyenne au-dessus de la normale. Du reste, les attentes sont élevées à cette période de l'année au Québec. Les chaleurs se font attendre et mai déçoit jusqu'à présent.
« Depuis le début du mois de mai, les températures sont 1,5 degré au-dessus de la normale, note Réjean Ouimet. Cette anomalie est causée davantage par les minimums plus élevés que la moyenne, les maximums sont plus décevants. Le régime météo reste par ailleurs instable, ce qui sous-entend un rythme de températures plutôt changeant. L’axe du creux de la terre de Baffin reste aligné sur le Québec de l’autre côté du long congé. Il est donc possible de connaître un creux de vague au niveau des températures. Les normales sont quand même plus élevées dans les derniers jours de mai (au-dessus de 20 degrés pour le sud du Québec). »
La bonne nouvelle
Le Québec amorce un virage vers l'été en raison de l'installation d'un élément important : l'humidité. Même si le soleil n'est pas toujours au rendez-vous, un point de rosée plus élevé peut rendre la température confortable. Lorsque l'air est très sec, la perte de chaleur émise par le rayonnement solaire est plus importante. Le contexte défavorable anticipé pour les 30 prochains jours n'empêcherait pas le mercure de dépasser le seuil de 20 °C avec plus de régularité.
« La végétation se développe à un bon rythme, poursuit Réjean Ouimet. Les sols sont bien arrosés autour du Québec sur le nord-est du continent. Ceci a pour effet d’injecter de l’humidité dans l’air. C’est donc la fin du fond d’air frais. À l’opposé, la province va connaître le début de la chaleur un peu plus soutenue par l’humidité. Rien de trop souffrant toutefois. »
L'été à temps
À Montréal, les 20 °C durables surviennent en moyenne autour du 20 mai. Quant aux chaleurs estivales (23 °C à 25 °C), il faut patienter après la première semaine de juin. Du reste, les modèles indiquent que ce seuil serait atteint un peu avant. Les autres régions du Québec doivent patienter un peu plus longtemps, mais rien ne laisse croire que cette attente serait plus longue que d'habitude.
« Les chaleurs estivales durables qui s’installent en juin devraient être au rendez-vous dans les dates prescrites, estime Réjean Ouimet. Et ce, même si juin ne semble pas ouvrir toute grande la porte des tropiques. L’impression d’été ne se fera pas attendre pour la plupart des secteurs. L’est du Québec, où les chaleurs sont plus lentes, va connaître une arrivée habituelle des conditions d’été. Juin ne s'annonce pas explosif en température d’emblée cette année. Le renversement de paradigme vers les grandes chaleurs n’est pas visible d’ici la mi-juin. »
Avec la collaboration de Bertin Ossonon et Réjean Ouimet, météorologues.
